Ce texte aborde le thème de la maltraitance envers les enfants, résultat de facteurs multiples, et la difficulté de mettre concrètement en oeuvre un programme de prévention. La violence concerne tout un chacun et n'est pas une fatalité. Elle peut et doit être prévenue malgré les affirmations de certains qui proposent de ne rien die aux enfants, de peur de perturber leur développement. Divers analyses scientifiques et concepts pour une prévention globale décrivent en détail ce que devrait être la prévention. Ils sont aussi bien connus que peu mis en pratique de manière simple et concrète, Pourquoi ? Lasse de cette inertie et de ce manque d'engagement des acteurs de la société envers les enfants, Patouch, l'Association romande pour la prévention de la violence, a élaboré à leur intention, une formation. Elle est basée avant tout sur l'identification correcte des facteurs de risques et de protection liés à la violence ainsi qu'à la mise en oeuvre de mesures capables, de réduire les facteurs de risques ou de renforcer les facteurs protecteurs. L'analyse de ce programme visuel et interactif met en évidence une approche pratique permettant aux enfants de convertir les informations théoriques en une réponse comportementale adéquate. Les gains en matière connaissances et leur influence ultérieure sur les attitudes ou les comportements attendus dans la situation concernée sont flagrants et, pour nombre d'entre eux, durables. Il est démontré qu'il est possible, grâce à des mesures préventives, de protéger les enfants et de réduire la survenue d'abus en s'adressant à tous les enfants, aux parents ainsi qu'à d'autres adultes. Pour atteindre ces buts, la participation active des cantons et de la Confédération est indispensable. La nouvelle Constitution fédérale par son art. 11 l'oblige à prendre des mesures en matière de protection des enfants. Le fait-elle réellement ? En Suisse romande, les actions concrètes sont peu ou pas soutenues. Une prise de conscience de l'ensemble de la problématique au plus haut niveau politique est indispensable. Elle doit être suivie de mesures réelles au bénéfice direct des enfants. Ne pas informer les enfants des dangers, de la violence, et des abus dont ils peuvent être victimes ou auteurs, c'est faire preuve d'une complicité coupable. Ces attitudes sont responsables de dommages importants (y compris la mort) au préjudice de nombreux enfants en Suisse. La prudence et la patience ne sont plus de mise.